Ce tableau est un portrait en plan rapproché du pasteur Calvin Mapope, comme l’indique une inscription dans le bord inférieur du tableau. Sur une bande blanche, qui simule, tel un trompe-l’œil, la présence d’un parapet, Rivier écrit le nom du portraituré et la date de création, comme s’ils avaient été gravés dans la pierre claire. Le pasteur regarde vers la droite et légèrement vers le haut. Il a un air apaisé, ses lèvres esquissent un sourire. Il porte des cheveux courts, gris foncé, et une barbiche blanche. Il a la peau noire, ses yeux sont foncés et brillent d’une lueur blanche. Il est habillé d’une veste sombre avec un col en fourrure brun orangé doté de stries plus foncées. On voit un col de chemise blanc, entouré d’un nœud papillon noir. Un ciel bleu clair, traversé par quelques nuages, sert de fond au portrait qui occupe presque la totalité de l’espace. Tout, dans ce petit tableau, inspire un sentiment de sérénité et de paix intérieure. La présence du nuage blanc traversant dans le sens horizontal la composition, au niveau de la tête du pasteur, accentue cette impression de légèreté, ou de grâce. Sa consistance est vaporeuse, et pas du tout menaçante ; la même impression de douceur est générée par le rendu de la fourrure. Le blanc du nuage résonne avec celui, brillant, du col de chemise et avec la lueur dans le regard du pasteur.

Les cheveux crépus et la barbe, rare sur les joues et plus abondante sur le menton, procurent des sensations tactiles. Louis Rivier utilise trois couleurs principales, le noir, le brun et le bleu clair, et avive la gamme chromatique grâce au blanc : un blanc lumineux et laiteux, en même temps. La lumière est vive et étale ; les ombres sont rares et soulignent les volumes des joues et du front. Les yeux du pasteur Mapope sont d’une grande présence. Un certain statisme caractérise sa figure ; cependant cela n’est pas dû à la raideur de son corps mais, plutôt, au calme de son esprit.