Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Bébé assis dans une prairie
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1916
Description iconographique:

Un bébé, nu et potelé, est assis au milieu d’une prairie fleurie. La petite fille se trouve au centre de la composition, le visage souriant légèrement, tourné vers la droite, le buste étant de face. Elle a les cheveux blonds, les yeux clairs, les joues rose vif. Elle écarte les bras et effleure des brins d’herbe avec ses mains. Sa jambe droite est repliée vers l’intérieur, presque contre sa cuisse gauche pour permettre une assise plus stable. Elle regarde au-delà du cadre, semble contente et amusée. Elle est entourée par une multitude de fleurs des champs multicolores: boutons d’or, berces de Sosnowsky, scabieuses des champs, chicorées, et autres espèces sauvages. Au premier-plan, un grand papillon brun et bleu strié de blanc, se pose sur une fleur.

Au loin, dans la partie supérieure de la composition, on aperçoit des collines vert clair, des arbres au feuillage abondant et des montagnes surmontées d’un ciel traversé par quelques nuages. L’ensemble baigne dans une tonalité pastel.

Le corps du bébé trônant dans le vaste paysage est à la fois immergé dans la nature et s’en détache, comme si sa silhouette se démarquait d’un fond peint. La richesse des détails du pré distrait le regard du spectateur. Cet effet d’incrustation est encore accentué par le contraste entre le réalisme, voire la précision botanique des fleurs et les traits, assez génériques, du visage et du corps de l’enfant. L’effet réaliste passe pourtant au second plan et la composition affirme un caractère allégorique, comme si Louis Rivier faisait apparaitre une signification symbolique derrière cette scène bucolique. On pense à la candeur et à l’innocence de l’enfance. La lumière étale, uniforme, rend cette scène plus abstraite

Ce rapport particulier qui s’instaure entre la nature et la figure pourrait rappeler certaines œuvres de Ferdinand Hodler caractérisées par le même sentiment de « distance » symbolique ou allégorique. Toutefois, les similitudes se limitent à cet aspect car le rendu minutieux des variétés de fleurs et l’attention portée aux détails est une spécificité de Louis Rivier. On sait qu’une de ses sœurs, Sophie Rivier, était connue pour ses dessins botaniques. On constate chez Louis un même intérêt., intérêt puissant et attesté par Richard Heyd qui, dans la biographie consacrée au peintre, raconte ses échappées durant l’enfance pour se promener dans la nature, attiré par l’observation des fleurs et des paysages.

L’identité du bébé n’est pas certaine : il est probable que le peintre se soit inspiré d’une de ses filles : Marion née en 1915.